6 Lettre ouverte aux électeurs et forces démocrates et écologistes
Présidentielle 2022 : Les Esprits Libres proposent le scrutin proportionnel paritaire à correctif majoritaire comme condition du soutien à un candidat au 1er comme au 2ème tour.
À l’heure où il est question de « dose » de proportionnelle, notre mouvement, « Les Esprits Libres, pour la 6ème République écologique et le Revenu Citoyen », lance un appel à toutes les forces démocrates, écologistes, centristes et indépendantes pour leur proposer un pacte démocrate autour du scrutin proportionnel paritaire à correctif majoritaire.
Cet appel outrepasse le clivage gauche droite et rejette les extrêmes favorables au scrutin proportionnel intégral, à la république référendaire, adversaires de la démocratie représentative.
Ce que nous demandons d’essentiel, de vital, c’est le droit d’exister par nous-mêmes et pour nous-mêmes, de vivre et de faire vivre notre démocratie, une démocratie vivante.
Jusqu’à l’arrivée de LREM, n’ont eu droit de survivre que ceux qui faisaient allégeance au PS ou à LR et qui, en échange, se voyaient attribuer quelques circonscriptions. Nous voulons accéder à la représentation parlementaire sur la base de notre électorat. Nous ne voulons plus devoir nos députés au bon vouloir de LREM, du PS, de LR, des Verts ou d’autres, nous voulons les devoir à nos électeurs.
Nous appelons toutes les forces susceptibles d’apporter du sang neuf au combat politique et à la nécessaire restructuration de notre vie politique à soutenir et à exiger ce mode de scrutin.
S’allier, c’est bien, gagner, c’est bien, obtenir des postes, c’est bien, mais à la condition de ne pas faire allégeance, de garder son indépendance, d’être une force politique autonome, de d’être pas de simples supplétifs des partis du système de la 5ème République et de son scrutin majoritaire avec ou sans dose de proportionnelle.
La représentation proportionnelle paritaire à correctif majoritaire est un mode de scrutin mixte qui nous garantira une indépendance politique.
Ce mode de scrutin favorise l’émergence de nouvelles forces politiques, réduit l’abstention et ouvre l’espace d’une démocratie vivante et d’une 6ème République.
Nous voulons une Assemblée nationale paritaire femmes-hommes.
Nous voulons la représentation la plus large possible des minorités.
Nous voulons la garantie d’une majorité.
Nous voulons le scrutin mixte, la représentation proportionnelle paritaire à correctif majoritaire.
Les Esprits Libres appellent à une fédération de toutes les forces du centre gauche, du centre, de la gauche et des écologistes.
Avec une telle fédération, souple et respectant les identités respectives, nous aurions une force d’intervention rapide et efficace sur la présidentielle en proposant l’adoption, avant la présidentielle, d’un mode de scrutin législatif proportionnel, paritaire à correctif majoritaire.
Ce scrutin est LA condition de soutien à une candidature en 2022 au premier comme au second tour puis la condition de participation à un gouvernement.
Notre appel s’adresse aussi à tous les électeurs pour qu’ils adoptent dans les urnes la même exigence et la même attitude.
Quelle est la situation ?
Aujourd’hui nous ne pouvons obtenir une représentation à l’Assemblée qu’au prix d’une allégeance à un parti établi. Le nouveau mode de scrutin nous permettra d’entrer à l’Assemblée pour ce que nous sommes, et non comme supplétifs.
Nous, Esprits Libres, condamnons l’élection présidentielle, élection monarchiste présidentialiste, et nous proposons sa suppression, comme nous prônons une 6ème République.
Nous avons lancé une pétition citoyenne pour la suppression de cette élection. Cette pétition est accompagnée d’un argumentaire fondant notre position. Mais cette élection existe et elle est dominante. Il s’agit de composer avec cette élection qui accapare le pays, le pollue en profondeur tous les cinq ans. Que faire aujourd’hui de cette élection antidémocratique ?
Les candidats du système, celui de la gauche et/ou des écologistes, le président sortant, et celui qui gagnera les primaires à droite, ont absolument besoin de nous, forces démocrates, écologistes, centristes et indépendantes, pour accéder au second tour de la présidentielle.
Ces candidats ayant besoin de nous pour franchir le cap du premier tour, à nous de fixer les conditions de notre soutien. Que pouvons-nous tirer de bon pour les citoyens de cette élection présidentielle ? Que demandons-nous d’essentiel en échange de notre soutien ?
Quelles erreurs à éviter ?
1 - Exiger des promesses et engagements électoraux. Ce serait faire preuve d’une grande naïveté en faisant comme si les promesses électorales étaient tenues, comme si elles n’engageaient pas que ceux qui y croient. Les partis ne respectent guère leurs engagements programmatiques. Seul un mode de scrutin représentatif permet de garantir ces engagements.
La question du programme sur lequel se fait l’alliance est bien moins importante que la question du mode de scrutin adopté pour conclure l’alliance. Ce scrutin constitue notre plus petit commun dénominateur fédérateur dans la perspective de la présidentielle.
2 - Attendre la présidentielle alors que c’est aujourd’hui que notre fenêtre de tir est large car nous pouvons aujourd’hui préparer une candidature. La réforme deviendra impossible avant la présidentielle si nous attendons trop pour la mettre en œuvre.
3 - Obtenir des postes de ministres et des sièges de députés que nous devrions à tel ou tel, et non à nos électeurs. C’est dire être des forces marginalisées ou satellisées supplétives des partis dominants comme l’ont été les Verts et l’UDI.
Entrer au gouvernement sans avoir obtenu cette réforme serait la pire des choses, car beaucoup d’entre nous seraient condamnés à la solidarité gouvernementale et ne pourraient plus appuyer cette réforme. Démocrates, écologistes et centristes jouent leur existence en tant que forces indépendantes autonomes.
Pourquoi exiger cette réforme, en faire une condition de notre soutien ?
Jusque là, n’ont droit de survivre de miettes que ceux qui font allégeance et se voient attribués quelques circonscriptions ou strapontins.
Il ne s’agit surtout pas là d’accepter une « dose de proportionnelle », véritable attrape-nigaud visant à sauver le scrutin majoritaire.
L’adoption d’un tel mode de scrutin permet la parité femmes-hommes au sein de l’Assemblée et donc le renouvellement en profondeur de nos mœurs politiques.
L’adoption d’un tel mode de scrutin permet de redessiner, à l’issue des législatives, la carte des alliances, en particulier en autonomisant l’UDI vis-à-vis des « Républicains » et en permettant aux Verts de rester autonomes vis à vis de la gauche.
La pire des situations est celle des Verts qui des années durant ont dû leurs élus, à l’Assemblée comme au Sénat, au retrait du PS dans certaines circonscriptions. Idem pour l’UDI, condamnée à s’allier aux « Républicains » pour conserver ses élus.
Le pacte démocrate proposé par les Esprits Libres :
Nous appelons toutes les forces susceptibles d’apporter du sang neuf au combat politique et à la nécessaire restructuration de notre vie politique à soutenir et à exiger ce mode de scrutin.
Les bonnes idées sont lettres mortes sans de nouvelles institutions démocratiques
Nous pouvons avoir les meilleures idées du monde pour sauver la République, la démocratie et la planète mais nous resterons ligotés si le carcan institutionnel ne bouge pas avec risque d’explosions antisystème, inégalitaires, liberticides, non républicaines, non démocratiques, nationalistes et non européennes.