L’antisioniste est-il toujours un antisémitisme ?
Livre exceptionnel et indispensable, écrit par trois historiennes juives :Antisionisme une histoire juive, Ed. Syllepse, 2023. Résumé : le signe d'égalité placé entre les termes «antisionisme» et «antisémitisme» constitue un véritable déni d'histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d'opposition à l'idée d'État-nation juif. Les coordinatrices de l'ouvrage rappellent, documents historiques à l'appui, que l'antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens. Alors que le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme.
Edgar Morin, juif marane athée (Morin est son nom dans la Résistance car son vrai nom est Edgar Nahoum) , dont la famille avait fui les persécutions catholiques en Espagne au XVè siècle, s’est fait traiter de renégat par les sionistes d’Israël ! Car il défend le droit à l’existence de la Palestine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Morin
A près de 103 ans il reste militant. Pendant ce temps, Netanyahou déclare que l’antisionisme est la forme réinventé de l’antisémitisme. Et malheureusement, cette stupidité a convaincu beaucoup d’hommes politiques dans notre pays et leurs thuriféraires, surtout en ce moment.
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2 L’antisioniste est-il toujours un antisémitisme ? Samedi 13 avril, « En quête de politique », Thomas Legrand France Inter
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/en-quete-de-politique/en-quete-de-politique-du-samedi-30-mars-2024-7417023
Peut-on être antisioniste sans être antisémite ? Le conflit en Israël a-t-il ressuscité un nouvel antisémitisme déguisé en antisionisme ? La question se pose dans le débat public depuis la création de l’état d’Israël et donc bien avant la vague islamiste des années 90.
La réponse apparait encore moins claire aujourd’hui après la seconde Intifada et trois décennies d’actualité chaotique au Proche-Orient suivi du 7 octobre et de son caractère antisémite et ses suites. Et pourtant, on peut affirmer que l’on peut être antisioniste sans être antisémite comme les religieux ultra-orthodoxes, membres de Neturei Karta. Plus significatif et plus politique, de nombreux intellectuels juifs sont antisionistes et existait même une organisation juive, d’Europe de l’Est, avant la guerre, très puissante : le boundisme, sorte de proposition syndicale et politique, socialisante tout à fait opposé à la création de l’Etat d’Israël.
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Mais bien sûr, l’antisionisme peut aussi cacher un antisémitisme
Cependant comme avant la création d’Israël, un certain sionisme cachait un antisémitisme, celui d’une extrême droite qui voulait qu’il y ait une terre pour les juifs pour qu’ils quittent l’Europe. Aujourd’hui avec le conflit entre le Hamas et Israël, avec la montée du fondamentalisme islamiste, avec le virage théocratique du sionisme au pouvoir ces derniers années et avec la terrible guerre que mène Israël sur Gaza, il devient de plus en plus difficile de démêler les positions antisionistes et le retour d’un antisémitisme à peine masqué. Thomas Legrand et ses invités vont tenter de démontrer entre autres aspects que l’antisionisme peut être aussi le fait de juifs militants de la paix avec la Palestine et par ailleurs l’antisionisme ne veut pas forcément dire vouloir la fin d’Israël.
Les antisémites sont naturellement antisionistes mais les antisionistes ne sont pas forcément antisémites et sont souvent résolument hostiles aux antisémites.
Bibliographie :
« Comment j'ai cessé d'être juif », Shlomo Sand, Flammarion
« Deux peuples pour un État ? Relire l’histoire du sionisme », Shlomo Sand, Seuil
« Les Émotions contre la démocratie », Eva Illouz, Premier Parallèle
« Contre l'antisémitisme et pour les droits du peuple palestinien », Pierre Stambul, Syllepse
« Le Sionisme en question », Pierre Stambul, Acratie
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Le débat sur la possibilité d'être antisioniste sans être antisémite persiste depuis la création de l'État d’Israël, et avant la vague islamiste des années 90. Certains soutiennent que l'antisionisme ne signifie pas nécessairement antisémitisme, citant les exemples de groupes religieux ultra-orthodoxes ou d’intellectuels juifs de gauche opposés au sionisme. D'autres mettent en garde contre le fait que l'antisionisme peut parfois dissimuler des sentiments antisémites, en particulier lors de conflits géopolitiques complexes.
Avec la guerre entre le Hamas et Israël, l'essor du fondamentalisme islamiste et l'évolution vers un sionisme teinté de théocratie au sein du pouvoir ces dernières années, il devient actuellement de plus en plus complexe de distinguer les positions antisionistes de la résurgence d'un antisémitisme latent.
Dans son émission, Thomas Legrand a donc tenté d’explorer les complexités inhérentes à cette question en montrant que des juifs engagés pour la paix avec la Palestine peuvent également être antisionistes, et que l'antisionisme ne signifie pas nécessairement soutenir la disparition d'Israël.
Les auditeurs ont salué la qualité des débats et la diversité des points de vue présentés, en soulignant que cette émission offrait une occasion rare d'entendre des intellectuels discuter ouvertement de ce sujet très controversé. Certains auditeurs ont apprécié le fait que l'émission ait permis de clarifier des concepts complexes et de remettre en question des idées reçues, ce qui, selon eux, contribue à une meilleure compréhension des enjeux liés au sionisme et à l'antisionisme.